13/11/2009

" LA PALESTINE " @ IMA 11/11/9


Un lieu commun fait aujourd'hui penser que le monde arabe ne pratique guère les arts plastiques et c'est peut-être contre ce lieu commun que l'Institut du Monde Arabe a décidé de lutter avec cette exposition: "Palestine: la création dans tous ses états"

Certains pontes de la culture n'hésite cependant pas à reconnaître la force de l'expressivité et de la vigueur des artistes palestiniens comme G. Saatchi, le propriétaire de la plus vaste galerie d’art moderne au monde, située à Londres. Celui-ci a en effet exposé de jeunes artistes moyen-orientaux récémment dans "New Art from the Middle East".

Enfin, pour sa 53e édition, la Biennale d’art contemporain de Venise ouvre en 2009 un pavillon palestinien. Pour toutes ces raisons, Jérusalem se fait cette année 2009 capitale de la culture arabe.

Il faut également se rappeler que l'histoire même du monde arabe et du Moyen-Orient est pétrie d’art (cf. ses illustres calligraphes et enlumineurs, miniaturistes, son art de l'icône présenté en 2003 à l'IMA dans "Icônes arabes du Levant".

Les questionnements que soulèvent cette exposition sont multiples:

-> Quelles conséquences tirer de l'influence d'une telle histoire sur l’art actuel en Palestine ? Suit-il sa tradition ? « Pendant 5 siècles, les mythes, les sites imaginaires et l’histoire religieuse de Palestine ont été une importante source d’inspiration pr la tradition picturale d’Europe », écrivait K. Boullata, au début du catalogue exposition à IMA 1997, laissant à penser que celle-ci impregne les artistes comme les oeuvres, volontairement ou non.

Le problème tient à notre inconscient collectif qui voit la Palestine comme synonyme de guerre et d'attentats, de religion et de politique mêlées, thématiques qui font pièce à ce que cette exposition semble présenter. Certes, le questionnement identitaire littéralement vital, mais l'art ne se limite pas à cette thématique. L'exposition pose néanmoins la question suivante:

-> L'art doit-il être vu ici comme une nécéssité? Cela a été précédemment le cas avec un Paul Célan (poète qui écrivit après l'expérience des camps) ? Ceci rejoindrait l'expression de Robert Bresson: « L'art n'est pas un luxe, mais un besoin vital ».

Paul Célan « Todesfuge » : "Lait noir de l’aube nous te buvons la nuit".

-> Comment opérer sinon la transformation du politique en esthétique

Enfin, l’exposition met en scène la différence des sexes, des générations, des techniques. Nous avons remarqué la présence des femmes-artistes, bien représentées ici, ce qui marque une évolution profonde des mentalités et de la société. Globalement, la scénographie dessine une perspective synoptique et fragmentaire, pour une exposition- mosaïque et une esthétique en perpétuel devenir.

Un léger bémol à cette belle exposition: la très (ou trop?) grande variété des oeuvres dont certaines seront occultées dans ce commentaire, pour laisser place à l'analyse des plus marquantes.

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