28/05/2009

PARIS CAPITALE - LES LIENS UTILES


Quelques notions:
Sur les années folles: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ann%C3%A9es_folles
Le photogramme: http://fr.wikipedia.org/wiki/Photogramme
Site sympatique pour les procédés photo artisanaux: http://www.photogramme.org/textes/accueil.htm
La Nouvelle Objectivité en art: http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_Objectivit%C3%A9
Le Surréalisme (pour la comparaison): http://fr.wikipedia.org/wiki/Surr%C3%A9alisme
Le passage de l'un à l'autre: http://pagesperso-orange.fr/verat/la_peinture/kant29.htm

Critiques et photographes:
Man Ray: http://fr.wikipedia.org/wiki/Man_Ray (voir photo ci-dessus)
Site officiel: http://www.manray-photo.com/catalog/index.php
Très beau livre si Man Ray vous intéresse: http://www.amazon.com/Man-Ray-Taschen-Icons/dp/3836507986
Florence Henri: http://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Henri
Rosalind Krauss (écrits techniques sur la photo): http://en.wikipedia.org/wiki/Rosalind_Krauss
Charles S. Pierce (pour plus d'approfondissement, lire Ecrits sur le signe)
François Kollar: http://www.transphotographiques.com/2003/programme/kollar.php3
Maurice Cloche: http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Cloche
Elsie Wright & Frances Griffiths: http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9es_de_Cottingley
Sophie Calle: http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Calle
Une entrée dans l'univers de Sophie Calle, Prenez soin de vous, Actes Sud.

23/05/2009

PARIS CAPITALE - LE NU / LE PORTRAIT


En creux, on découvre l’interrogation de la Nouvelle Vision sur ce cabinet de curiosités : dans les années 30, Assia, une jeune modèle découverte par Roger Schall, devient la muse de nombre de photographes. Assia Granatouroff, née Ukraine devient une professionnelle de la pose. Elle incarne l'essence même de la photographie de nu de l'époque. Florence Henri écrit : "La Nouvelle Vision, positiviste, confiante en l’homme, fait sienne la “vraie image” et s’applique au rendu exact, plastique du visage. Le cadrage devient l’élément essentiel de la mise en valeur et de l'originalité du portrait. Mais la caractéristique la plus frappante demeure l’exaltation de la netteté où aucun détail n’échappe à l’objectif." -> Ceci pose donc la question du nu. Dans quelle mesure doit-il être différent du corps habituel, tel que nous le voyons tous les jours ?

Les théories de Christian Bouqueret éclairent les recherches sur le nu de l'époque: "dans l’entre-2 guerre, on peut ainsi distinguer trois tendances pour la photographie de nu. 1) le corps subversif et subverti, fantasmatique, corps de chair et de désir, inquiet, transfiguré: c'est le corps surréaliste par excellence. 2) un corps réifié, déconstruit, fragmenté et déréalisé par le cadre comme la lumière : modèle que l'on peut rapprocher du mouvement de la Nouvelle Objectivité. 3) le corps apollinien, hanté par modèle grec, par la pure plasticité, traversé par mythe jeunesse triomphante, convoité par toutes les idéologies : le corps néoclassique."
-> Quel rapport peut-on y lire avec la période ? Pourquoi ces tendances apparaîssent-elles au moment de l’entre-2 guerre ? Peut-on parler d'un retour aux sources classiques accéléré par la cruauté de la guerre ou d'une déconstruction du regard diffracté après celle-ci? Ainsi la photographie de Hans Bellmer ci-dessus semble nous rapprocher du corps surréaliste, alors que CB choisit de confronter ces photographies de poupées déformées à celles de Rémy Duval, à un corps d'arrondis et de douceur, comme ici:

PARIS CAPITALE - EXPERIMENTER


Passionné par les aspects formels, les thématiques récurrentes et les données historiques de son époque, CB a rassemblé un corpus d'images: le Paris des années folles, ville de la modernité propice à toutes les avant-gardes, lieu d'accueil et de brassage culturel -> LA capitale photographique entre 1920-1940, où naît, grâce aux recherches expérimentales, une "nouvelle vision photographique". Ceci nous force à nous interroger sur ce choix de l’expérimentation. Maurice Cloche écrit à ce propos : " Grand nombre de photographes opérant dès les années vingt révolutionnent indifféremment toutes les disciplines avec autant d’enthousiasme, prônant l’hybridation et le mélange des genres : photomontage, photocollage, photo-dessin, phototypographie, et toutes les manipulations possibles en laboratoire."

D’autre part, le photogramme est une pratique nouvelle qui prend alors son essor et qui a eu un effet sur tous les photo postérieurs jusqu'aux contemporains. On peut citer Man Ray (grand maître du photogramme) qui apparaît indirectement dans l’expo, ayant influencé par exemple Florence Henri ici.

"Le photogramme est l'une des techniques les + originales et révélatrices de la photographie de l'entre-2 guerre. Pratique, techniquement minimale, elle offre le mérite d'être une simple prise d’empreinte de la réalité sans l’intermédiaire d’appareil photo = au + près de l'essence même du procédé, tout en étant au + près du “référent”, de la trace à l’état pur, formellement éloignée de l’objet => C'est ce qui fait que la modernité comme les surréalistes se sont penchés avec intérêt sur le photogramme" nous dit CB. Cette thèse, classique en photographie, associe le procédé a une captation d'empreinte, le propre selon Rosalind Krauss, (Le photographique) de ce médium : « la photographie fait partie de la classe des signes ayant avec leur référent des rapports qui impliquent une association physique ».

PARIS CAPITALE - OBJETS


"Objets familiers, banals ou anodins : la photographie va les magnifier par les seuls facteurs de l’agrandissement, de l’angle recherché de la prise de vue, de l’éclairage ou de la répétition. Le rendu des matières, leur exaspération, devient ainsi véritable enjeu de recherche et le banal, le pauvre, l’insignifiant se parent d’un esthétisme nouveau. Cette instrumentation photographique, ce jeu du document sans esprit de documentation, répond à une recherche de l’insolite et inédit."
-> Est ce que photo doit toujours et nécéssairement être la recherche de l’insolite ? (comme les surréalistes semblent le prôner) Ou bien peut-on apprécier photo du quotidien dans sa banalité ? (Surréalistes//un Robert Frank voire, poussé à l’extrême, un quotidien à la Sophie Calle). La plasticienne a ainsi poussé le jeu jusqu’à ne saisir que les objets du quotidien, sans intérêt photographique particulier. Toutefois, dans ce cas, le langage supplée à l’image et parvient à donner un intérêt aux photos. On ne sait plus si le texte accompagne l’image ou si plutôt l’image accompagne le texte. Sophie Calle se dit elle même photographe et écrivain.

La simplicité et banalité des sujets, alliées à une composition formelle rigoureuse, apportent un regard particulier et nouveau sur Paris -> redécouverte du monde connu. Certains thèmes sont donc des sujets privilégiés : "La tour Eiffel, outre l’évidence du symbole de modernité qu’elle constitue, est la pierre angulaire Paris ". On a ainsi un regard particulier sur la ville, que les photographes s’attachent à offrir, par de simples éléments artichecturaux ou en créant des ambiances particulières du Paris historique, des années folles, ms également de ce Paris multiple : un Paris nocturne, comme en contre-plongée à travers l’œuvre Marianne Breslauer.

PARIS CAPITALE PHOTOGRAPHIQUE @ JDP SULLY


Dès le début des 20s, Paris s'affirme comme le nouveau lieu de la promotion des avant-gardes, comme un carrefour pour une nouvelle photographie européenne -> modèle modernité/ espoir économique au lendemain de la Première Guerre mondiale et un lieu refuge pour les libertés politiques comme confessionnelles, certains artistes d'avant-garde rompant avec les traditions. De plus, la photographie se renouvelle elle-même par le développement de la publicité : "Nouvelle forme d’art, la pub offre à ces photographes un reconnaissance de leur travail + une source de revenus. D’ailleurs il n'y a pas la recherche pure d’un côté et le travail commercial de l’autre. L’un est sans complexe au service de l’autre même si, à terme, certains photographes choisissent exclusivement l’une des 2 voies."
Serait-il exagéré de parler d'une « Ecole de Paris » pour rallier sous un même terme générique des productions issues de références et de pratiques diverses ? C'est cette France de l'entre-2 guerres, foyer de création où se côtoient une multitude d'écoles photographiques, qui caractérise pr l'essentiel la collection réunie par Christian Bouqueret. Ce projet rassemble une quarantaine de photographes ayant travaillé à Paris entre 1920-39 en proposant une "nouvelle vision photographique en France" -> Exceptionnel panorama sur une période très riche de l’histoire de la photo -> Pourquoi est-ce une période si riche au niveau de la photo ? Parce que le médium plastique est relativement récent ? Parce que la guerre a modifié les mentalités et pratiques des artistes ? Peut-on parler d'ondes de choc après la guerre comme le disait l’historien François Furet (à propos de la Révolution française) ? À la fois collectionneur, historien de la photographie, commissaire d’expositions, éditeur et marchand, CB s’est intéressé depuis les 70s à l’esthétique mal connue du Paris de l’entre-2 guerres -> Peut-on parler d’une esthétique particulière ? Comment la caractériser ? En rupture ? (Hors du réel ? Ou sortie du réel ?) Le parcours nous fait suivre son regard à travers les œuvres d'artistes qui, nourris du surréalisme, de la Nouvelle Objectivité (en photo = forte dimension sociale + refus du pictorialisme) et de toutes les recherches techniques et plastiques de leur époque, ont forgé cette Nouvelle Vision. Au fil des commentaires de CB, nous découvrons les grands thèmes de sa collection :
1° l’objet,
2° l’expérimentation
3° Paris et la Tour Eiffel
4° le portrait ou le nu féminin et masculin

Le surréalisme se rattache alors à des courants déjà anciens en photographie, comme l'art qui impressionne le visible et/ou l’invisible. Dès 1917, Wright et Griffiths ont ainsi dit "saisir" les fées (voir photo) sur la surface photosensible. Ceci nous pousse à nous demander jusqu’à quel point la photographie peut-elle alors être détournement par les jeux sur l’image (photomontage par ex) et révéler l’invisible à l’œil du spectateur? Maurice Cloche, par ses jeux d'illusion, ne fit pas autre chose...