29/03/2009

DAVID LACHAPELLE REFLEXION COMPLEMENTAIRE


Dès le départ, l'exposition de David LaChapelle interpelle. Tout d'abord, elle se déroule à L'Hôtel de la Monnaie, lieu historique qui, de nature, n'abrite guère d'oeuvres contemporaines. Paris souhaiterait-elle, par là, réaffirmer sa place de capitale mondiale de l'art contemporain? Ensuite, elle se prétend la rétrospective la plus vaste et complète organisée en France avec près de 200 oeuvres. Cependant, la configuration des salles ne nous permet pas de voir toutes les oeuvres évoquées, d'où notre frustration: bec dans l'eau !

En somme, l'exposition de David Lachapelle à La Monnaie se caractérise plus ou moins comme un brassage de ses différentes productions selon les différents thèmes ou sujets qu'il a voulu exploré. Face à cet amas de photos toutes plus colorées, provocantes, novatrices, les unes que les autres, le spectateur ne peut s'empêcher de se poser quelques questions. Par exemple, où est l'oeuvre, ou du moins quelle en est sa définition? Si toutes les « oeuvres » de Lachapelle amènent à la rélexion, elles ne font pas nécessairement partie de celles que l'on nomme usuellement « oeuvre d'art ». Par conséquent, on se pose désormais la question de savoir si le musée se doit promouvoir ce genre d'exposition? N'est-il pas censé être le lieu où est montré le Beau?

D'autre part, plutôt qu'une superposition et une accumulation de travaux à visée choquante ou embarassante , n’aimerions-nous pas davantage une véritable dénonciation? Que penser de la façon dont LaChapelle accuse? Ne peux-t-on pas dire, en un sens, qu'il participe lui aussi au starsystem ?

23/03/2009

DAVID LACHAPELLE - LIENS UTILES



Afin de mieux visualiser le travail de David Lachapelle et de trouver quelques compléments:


Quelques traces des travaux d'artistes cités:
Arman: www.arman-studio.com
Wolf Vostell: http://www.edit-revue.com/?Article=236
Zena Holloway: www.zenaholloway.com/

Une analyse de l'historien Odon Vallet sur la perte de la spiritualité dénoncée dans "Cathédrale":
http://www.lemonde.fr/culture/video/2009/02/09/ce-que-disent-les-images-de-david-lachapelle_1153078_3246.html

Quelques photos de l'artiste:
http://www.pixfan.com/exposition-david-lachapelle/

Un blog dédié à David Lachapelle avec beaucoup de ses photos:
http://thephotographer.skyrock.com/2.html

La bande-annonce du film Rize de David Lachapelle:
http://video.google.fr/videosearch?hl=fr&client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&hs=7Mo&q=david+lachapelle+rize&um=1&ie=UTF-8&ei=qMjHSbCmFNnHjAeGgY2DCw&sa=X&oi=video_result_group&resnum=4&ct=title#

Enfin le site de l'artiste:
www.davidlachapelle.com/

22/03/2009

LACHAPELLE @ MONNAIE DE PARIS 13/3/09


L'exposition se déroule à travers treize thématiques. Parfois leur répartition ne permet pas vraiment de faire la distinction entre la thématique et le nom des séries. On ne le redira pas mais la scénographie de l'exposition est loin d'être la meilleure qu'on ait connu...

1.« Du paradis à l'enfer ». Cette série prend le nom du dernier livre édité par Taschen. Cette thématique inclut une vidéo qui montre les séances de prises de vue et notamment de la construction d'un véritable intérieur que DLC brûle pour la photo. Courtney Love rappelle ici La Pieta de Giovanni Bellini.

2.« Présages d’innocence » fait référence à un intertexte poétique cette fois: Auguries of Innocence de William Blake. « To see a world in a grain of sand / And a heaven in a wild flower / Hold infinity in the palm of your hand / And eternity in an hour. » et contraint le spectateur à s'interroger sur sa perception de l'innocence à l'aide de deux reproductions :
- Crash dénonce une tendance à la surconsommation et évoque des artistes comme Arman ou Wolf Vostell (œuvres à Jouy-en-Josas / Cacérès, Espagne).
-Décadence joue sur la parodie d’un monde parfait avec un tableau chargé (luxure, richesse, enfer…), c’est une allégorie d’un monde total (terre/ciel/enfer) et de tous ses aspects américanisés (on dirait un clip de R’n’b).

3. « Déluge » n'est pas sans rappeler Michel-Ange et son déluge universel peint dans la Chapelle Sixtine. Lachapelle joue ici du syncrétisme et surtout de la chute absurde des valeurs universelles.
- Dans Déluge, on voit des corps parfaits, botoxés, ainsi que des marques (Gucci, Strabucks...) qui sombrent dans la mer.
- Museum illustre la façon dont le capitalisme a réussi à envahir le système de l'art et à le réduire à un rapport purement mercantile.
- Cathédrale dénonce la perte de la spiritualité liée à cette société.
- Awakened pose la question d'une renaissance universelle au travers d'un destin individuel, ou au contraire de la perte totale de l'identité qui noie pour succomber à la masse. Cette série peut rappeler une certaine Zena Holloway avec un côté toutefois - épuré chez Lachapelle.

4. « Méditation » nous rappelle la Cène christique (L de Vinci). La présence du divin est au cœur de l’œuvre de LaChapelle avec Jésus, présenté au milieu d’un appartement miteux, au cours d’une réunion entre jeunes. Les humains sont ici transcendés par la présence du christ.

5. « Destruction et désastre » rassemble des travaux plus ou moins apocalyptiques. La réalité et l'imagination se mêlent pour figurer des paysages dévastés par des catastrophes naturelles ou technologiques (épidémies) avec souvent de magnifiques mannequins au milieu de catastrophes. Comment rendre le Laid, Beau, voire Sublime?

6.« Souvenirs d’Amérique » regroupe des clichés acquis par le photographe dans les 70s. On y voit différentes famlles d’américains que LaChapelle a regroupés ou manipulés avec l'insertion d'objets ou de personnages, transformant ainsi l’image originale. Il analyse avec ironie la crise de la classe moyenne américaine et ses valeurs.

7. « Excès » témoigne d'une réinterprétation du glamour, autour d’un personnage célèbre généralement. Ceci questionne l’idée d’un désir d’affirmation de soi-même.
8. « Accumulation » est dans le même esprit et présente le lien femme-objet dans une société capitaliste. A travers cette série, DLC s'amuse aussi des comportements névrosés et compulsifs vers lequels on tend de plus en plus, à vouloir tout collectionner, tout acquérir...

9. « Le Rêve évoque le surréalisme » est un thème récurrent de Lachapelle qui met en exergue la manière courante que l'on a d'échapper à la réalité en faisant de nos rêves notre quotidien.

10. « Plastic people » s'intéresse à l’idée d’un corps cultivé et d’un culte du corps . La passion pour le fitness, le body-building, et toutes les pratiques qui valorisent le physique sont présentés comme un excès qui dégénère en obsession hollywoodienne.
11. « Consommation ». Cette thématique s'apparente beaucoup à « Accumulation » et montre le désir excessif pour un objet peut se traduire par une destruction propre de cet objet au final. L'être humain se retrouve alors sous l'emprise de sa propre obsession de possession.

12. « Star-system » rend également compte de la nature exubérante et du côté narcissique et égocentrique de la « star », rappelant l’importance du perso publique. Lachapelle révèle ici à quel point l'image publique devient plus importante pour le personnage public que son identité propre et privé.

13. « Après le pop » fait référence au pop-art, ce mouvement qui trouve son origine en GB au milieu des 50s, sous l’impulsion de Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi. Un peu plus tard, au tout début des années 1960, c'est au tour du pop-art américain d'émerger avec Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg ou encore Jasper Johns. C'est surtout la branche américaine qui va populariser ce courant artistique devenu majeur, en s'intéressant à nouveau à la consommation de masse et ses dérives. Il s'agit principalement de présenter l'art comme un produit de consommation : éphémère, jetable ou bon marché..

DAVID LACHAPELLE ET SON UNIVERS




Parcours de 1963 à aujourd'hui:
-Connecticut, Art College = sa passion pour la photographie y naît.
-Puis départ NY = monde de la drogue (photo du pire que l'on rend beau) + rencontre Warhol et pop-art = tournant et 1er job chez Interview.
-Après cela, photographe dans les + grands journaux comme le New York Times, Vogue… (Di Caprio, muse transsexuelle Amanda Lepore).
- Portraits de stars comme Avedon. Quelle différence ? Peut-être dans le fait que Avedon cherche la sobriété ? Peut-être dans la différence: noir et blanc // couleurs. Le noir et blanc renforce les traits, les rides, le temps // Les couleurs dessinent qqch de frais, surtout si elles sont saturées comme celles de LaChapelle.
-Il a également travaillé pr campagne publi (Lavazza, L’Oréal, MTV, Diesel) et vidéos musicales B. Spears, E.John… Quelle différence entre pub + art ? Peut-on mettre sur un mm plan ?
-LaChapelle est également cinéaste : en 2005, il réalise Rize, un docu sur le krumping et le clowning qui sont des danses nées ds la communauté Afro-américaine de South Central, LA, et qui se caractérisent par des pas et mouvements d'une vitesse et d'une difficulté stupéfiante.