29/03/2009

DAVID LACHAPELLE REFLEXION COMPLEMENTAIRE


Dès le départ, l'exposition de David LaChapelle interpelle. Tout d'abord, elle se déroule à L'Hôtel de la Monnaie, lieu historique qui, de nature, n'abrite guère d'oeuvres contemporaines. Paris souhaiterait-elle, par là, réaffirmer sa place de capitale mondiale de l'art contemporain? Ensuite, elle se prétend la rétrospective la plus vaste et complète organisée en France avec près de 200 oeuvres. Cependant, la configuration des salles ne nous permet pas de voir toutes les oeuvres évoquées, d'où notre frustration: bec dans l'eau !

En somme, l'exposition de David Lachapelle à La Monnaie se caractérise plus ou moins comme un brassage de ses différentes productions selon les différents thèmes ou sujets qu'il a voulu exploré. Face à cet amas de photos toutes plus colorées, provocantes, novatrices, les unes que les autres, le spectateur ne peut s'empêcher de se poser quelques questions. Par exemple, où est l'oeuvre, ou du moins quelle en est sa définition? Si toutes les « oeuvres » de Lachapelle amènent à la rélexion, elles ne font pas nécessairement partie de celles que l'on nomme usuellement « oeuvre d'art ». Par conséquent, on se pose désormais la question de savoir si le musée se doit promouvoir ce genre d'exposition? N'est-il pas censé être le lieu où est montré le Beau?

D'autre part, plutôt qu'une superposition et une accumulation de travaux à visée choquante ou embarassante , n’aimerions-nous pas davantage une véritable dénonciation? Que penser de la façon dont LaChapelle accuse? Ne peux-t-on pas dire, en un sens, qu'il participe lui aussi au starsystem ?

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    quelques commentaires en vrac ...

    On peut penser que paris souhaite retrouver sa place de capitale mondiale de l'art contemporain (bien qu'elle ne soit pas en reste avec la FIAC, non ?), ou bien on peut aussi se dire que le musée de la monnaie a besoin de fonds, de sousous, pour financer d'autres expositions moins vendeuses ? Un peu comme les maisons d'éditions utilisent la BD pour pouvoir continuer à produire un auteur qui se vendra à une centaine d'exemplaire, sans pour autant reconnaitre la valeur artistique de la BD... enfin c'est une possibilité, et une comparaison qu'on trouvera pertinente ou non !

    A propos de l'interrogation " le musée se doit promouvoir ce genre d'exposition? N'est-il pas censé être le lieu où est montré le Beau"...mais, est-il possible de répondre à cette question telle qu'elle est posée ? Finalement, on ne réussira jamais à donner une définition du Beau qui convienne à tout le monde. Par contre ce que le musée est censé faire, c'est montrer et conserver ce qui existe en matière d'art, ou bien pour satisfaire tout le monde sur la définition "en matière de production novatrice". David lachapelle est il novateur ? Certes certains thèmes et prises de vues sont plus que réchauffés, pourtant son oeuvre dans sa globalité semble dire (d'après moi) quelque chose d'inédit. Malgré la tonne de références ou plagiats (tout dépend du point de vue) placées dans ses oeuvres, le message lié au statsystem est tout de même assez unique, je trouve. Surtout parce qu'il est très ambigu. Personnellement je ne peux arriver à comprendre s'il s'en moque ou s'il acquiesce. Alors au niveau de la notion du "Beau"... j'ai apprécié esthétiquement parlant certaines photos... très peu.
    Par contre, sans parler des musées de manière générale, je me demanderais si une telle expo a sa place dans CE musée là. Je vois plus une telle expo à Pompidou, elle aurait plus de légitimité à se trouver là-bas... mais finalement... n'est-ce pas aussi intéressant, de surprendre un public ? c'est à dire que le côté inattendu du lieu de l'expo peut être intéressante.

    "Ne peux-t-on pas dire, en un sens, qu'il participe lui aussi au starsystem ? ". Mais c'est justement LA question. Mais ne penses tu pas que, le fait même de se la poser autant (je me la suis posée tout au long de la visite) est signe de l'intérêt de cette expo ? Puisque finalement, on arrive pas du tout à y répondre. L'ambigüité signifie peut-être son message : les stars elles-même ne savent plus où elles en sont, cautionnent-elles ou non leur propre mode de vie ? Qui fabrique les stars ? Elles-mêmes ou leurs images ? C'est peut-être ça la question qui est posée.

    Voilà voilà, désolée de ces commentaires tout à fait décousus... j'avais juste envie de répondre.

    Amandine K.

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  2. Mais est ce qu'il faut trouver une définition du Beau qui convienne à tout le monde? Est ce qu'on est pas un peu aveuglé par ce qu'on voit tous les jours ou une réflexion générale qui voudrait que le beau ce soit justement ce genre de baroque ultra-chargé à la Lachacha?

    Pour le starsystem je mettrais mes seins à couper qu'il y participe plus que volontairement. Car en photo, comment gagner de l'argent autrement qu'en photographiant des grandes stars du RNB me direz vous madame? Eh bien en faisant du docu, de la photo d'art. Et oui il y a des alternatives à la photo starsystémisée de Lachacha. Donc je pense qu'il a fait un choix. La dénonciation en perd un peu de son sens. Je pense qu'il y a peut-être un soupçon d'ironie mais un grand fond d'hypocrisie dans le travail de Lachacha.

    En revanche pour ce qui est du fait que ce soit dans CE musée, comme on le disait dans l'article, on trouve ca bien. La rupture avec les expos généralement présentées à la Monnaie. Et en même temps la Monnaie fait souvent ce genre de choses (voir l'expo Hayao Miyazaki qui a eu lieu y'a genre 2 ou 3 ans). Confronter le musée, lieu d'héritage historique, avec quelque chose de très contemporain (Lachacha et Miyazaki n'ayant bien sur rien de comparables, ne pas se méprendre sur mon propos!)

    Bisous mon choupon...
    V.

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