23/05/2009

PARIS CAPITALE - LE NU / LE PORTRAIT


En creux, on découvre l’interrogation de la Nouvelle Vision sur ce cabinet de curiosités : dans les années 30, Assia, une jeune modèle découverte par Roger Schall, devient la muse de nombre de photographes. Assia Granatouroff, née Ukraine devient une professionnelle de la pose. Elle incarne l'essence même de la photographie de nu de l'époque. Florence Henri écrit : "La Nouvelle Vision, positiviste, confiante en l’homme, fait sienne la “vraie image” et s’applique au rendu exact, plastique du visage. Le cadrage devient l’élément essentiel de la mise en valeur et de l'originalité du portrait. Mais la caractéristique la plus frappante demeure l’exaltation de la netteté où aucun détail n’échappe à l’objectif." -> Ceci pose donc la question du nu. Dans quelle mesure doit-il être différent du corps habituel, tel que nous le voyons tous les jours ?

Les théories de Christian Bouqueret éclairent les recherches sur le nu de l'époque: "dans l’entre-2 guerre, on peut ainsi distinguer trois tendances pour la photographie de nu. 1) le corps subversif et subverti, fantasmatique, corps de chair et de désir, inquiet, transfiguré: c'est le corps surréaliste par excellence. 2) un corps réifié, déconstruit, fragmenté et déréalisé par le cadre comme la lumière : modèle que l'on peut rapprocher du mouvement de la Nouvelle Objectivité. 3) le corps apollinien, hanté par modèle grec, par la pure plasticité, traversé par mythe jeunesse triomphante, convoité par toutes les idéologies : le corps néoclassique."
-> Quel rapport peut-on y lire avec la période ? Pourquoi ces tendances apparaîssent-elles au moment de l’entre-2 guerre ? Peut-on parler d'un retour aux sources classiques accéléré par la cruauté de la guerre ou d'une déconstruction du regard diffracté après celle-ci? Ainsi la photographie de Hans Bellmer ci-dessus semble nous rapprocher du corps surréaliste, alors que CB choisit de confronter ces photographies de poupées déformées à celles de Rémy Duval, à un corps d'arrondis et de douceur, comme ici:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire